Les habitants des localités avoisinant la ville de Kalemie dorment la peur au ventre depuis plus d’un mois. Pygmées et bantous continuent de s’entretuer. « Pas de bilan pour lundi matin, mais dimanche soir, un convoi composé du ministre provincial de l’intérieur, de la société civile et la croix rouge devraient se rendre à Miswaki, à une trentaine de km de kalemie pour enterrer les morts, plus d’une dizaine. Nous attendons leur retour pour avoir les chiffres exactes, » rapporte une source de la coordination de la société civile provinciale.
A ces morts s’ajoutent 100 villages et près de 155 écoles incendiés, selon la société civile. Un conflit qui prend d’autres tournures. Dans leurs représailles, les pygmées se livrent à des « véritables razzia. » Écoles, villages, rien n’est épargné. Ils systématiquement incendiés. « Un mouvement de population très fort, d’ailleurs il y’en a qui sont déjà en Zambie. Les déplacés, pour ceux qui sont restés en Rdc passent nuit dans les vérandas des écoles, sans aucune assistance…sous la pluie », selon la société civile du Tanganyika.
Des revendications des terres à cultiver, au départ, apprend-on des sources du gouvernorat, les pygmées exigent désormais la gestion de certaines localités, chefferies, des groupements, des secteurs et même des territoires. Ils veulent avoir la même emprise que les bantous dans la gestion de la respublica. Evidemment, ils sont congolais, c’est de leur droit. Mais la façon de procéder devient très dangereuse. Certains parlent même de l’indépendance du peuple pygmée. Ils poussent plus loin, en voulant prendre en mariage les filles de la communauté bantoue. Leur revendication devient de plus en plus violente, dit la société civile du Tanganyika qui parle « d’insécurité dans toute la périphérie de la ville de Kalemie. » Richard Ngoy Kitangala, l’actuel gouverneur du Tanganyika devra procéder avec beaucoup de tact pour arriver à endiguer cette crise qui a déjà coûté la vie à plus de 500 personnes depuis plus d’une année. La zone à problème est le triangle des territoires de Manono-Mitwaba-Pweto.
KN
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