Les journaux parus jeudi 12 octobre à Kinshasa commentent les projections que le président de la CENI a faites mercredi 11 octobre au sujet de l’organisation des élections en RDC.
Selon les projections faites par le président de la CENI, Corneille Nangaa mercredi 11 octobre au cours d’une réunion avec les délégués des partis politiques, il faudrait 504 jours après la clôture de toutes les opérations d’enrôlement pour organiser les trois scrutins prévus par l’accord de la Cité de l’Union africaine ainsi que de la Saint Sylvestre, rapporte Le Phare.
Pour M. Nangaa donc, l’organisation des élections pourrait intervenir au milieu de l’année 2019, déduit le quotidien qui se dit «intrigué» du fait que la CENI semble donner l’impression de ne pas vouloir exploiter toutes les opportunités de nature à faire accélérer le processus électoral.
Le journal rappelle qu’en son temps, l’ancien président de la CENI l’Abbé Apollinaire Malumalu avait publié en février 2015 un calendrier qui prévoyait l’organisation de trois élections présidentielle, législatives nationales et provinciales en 2016.
Comment croire alors aux prévisions de Corneille Nangaa, s’interroge le journal qui soutient qu’en multipliant les prolongations, «le président de la commission électorale ne fait que radicaliser les positions des forces politiques et sociales qui ont la nette conviction qu’il est en train de conduire le processus électoral sous la dictée des hommes au pouvoir».
La Prospérité qui commente cette actualité parle d’un délai des « 504 jours incompréhensibles ».
D’après Corneille Nangaa pourtant, les 504 jours permettront à l’Assemblée nationale de voter les lois essentielles sur la répartition des sièges, à la CENI d’organiser la commande des Kits électoraux, de les acheminer sur l’ensemble du territoire national, de recrutement et de déployer du personnel, rapporte le journal.
Mais pour le quotidien, cette pilule que vient de livrer la commission électorale est amer à avaler par les politiques, notamment ceux de l’opposition. Pour s’en convaincre, le journal note que pour une fois et se voulant, l’opposition s’est dite favorable à une rallonge de tout au plus six mois et tablait sur la tenue des élections vers mi-2018.
Il serait donc incompréhensible pour cette opposition que l’on aille au délai de ce délai, craint le tabloïd qui plaide pour que des acteurs politiques fassent des contre-propositions réalistes en vue de préserver la paix.
Un appel relayé également par L’Avenir qui écrit dans sa livraison que selon M. Nangaa, la mission de la CENI est également celle de jouer l’arbitre devant officier la rencontre entre acteurs politiques sur des questions qui divisent. A en croire le quotidien, lors de la rencontre de mercredi, le président de la CENI a estimé qu’«une élection est un conflit sain, un conflit bien organisé en vue d’obtenir des résultats qui seraient acceptés par tous».
Et parmi ces conflits qui pointent déjà à l’horizon, le site web d’infos Cas-info.ca relève celui de la légitimité.
De l’analyse du site d’actualité en effet, le fait de renvoyer les élections dans quasiment environ deux ans, signifie également enterrer l’accord de la Saint Sylvestre, la source de légitimité de l’actuel gouvernement, selon le site web. Sur quelle base légale alors gouverner au-delà de 2017, s’interroge Cas-info.ca, sans apporter de réponse.
Forum des As tente de répondre à cette question en recommandant aux Congolais de faire ce que la sagesse de Salomon. C’est-à-dire, explique le journal, préserver les intérêts vitaux du pays en recherchant une solution qui ne débouche pas sur la confrontation. Le quotidien défend sa position en soutenant qu’on ne peut organiser de bonnes élections que dans un contexte où le pays est sauf.
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