joseph kabila 05 avril 2017

Crise politique en Rdc: vers le mois de septembre de tous les enjeux

A 3 jours du mois de septembre 2017 qui s’annonce noir pour le pouvoir en place en RD Congo, le rapport de force « Kabila – Rassemblement » semble définitivement changer. Pour rappel, en décembre 2006, après son élection à la présidentielle, Joseph Kabila était au sommet de sa puissance. On se souviendra toujours de cette petite phrase lors d’un de ses discours : « La recréation est terminée ». Pour matérialiser cela, en 2007, l’armée congolaise avait même attaqué la résidence de Jean-Pierre Bemba, son challenger de la présidentielle. Pourtant, des diplomates étaient chez Bemba en ce moment-là. Par la suite il y eut affrontement entre l’armée et les fidèles de Bemba qui furent défaits. Contraint à l’exil, Bemba se retrouvera par la suite à la CPI.

Cette posture au sommet durera-t-elle longtemps ?

Début 2011, la MP fit changer la constitution afin que la présidentielle soit à un tour. La présidentielle de 2011 fut chahutée. Il y eut des bourrages d’urnes ainsi que des tripatouillages dans les chiffres de la CENI. Tous les rapports tant nationaux que internationaux corroborent ces affirmations. Lors de la prestation de serment pour le second et dernier mandat, Joseph Kabila n’eut comme invité de marque occidental, que Didier Reynders, le ministre belge des affaires étrangères. Bien maigre récolte.

En 2012, son pouvoir toujours contesté, Joseph Kabila lança les concertations nationales. Malgré le débauchage de quelques membres de l’opposition, le pouvoir de Joseph Kabila continuait toujours à battre de l’aile.

En 2015, la MP tenta de tripatouiller la loi électorale. Cela déboucha sur une réaction vive de la population. Cfr événements du 19, 20, 21 janvier 2015. La MP recula.

En 2016, la CENI Commission Électorale Nationale Indépendante, entre dans la danse. Elle recule indéfiniment la date du scrutin. Dans L’entre-temps plusieurs partis anciennement de la majorité présidentielle quittent Kabila et forment le G7. Dans ce mouvement, Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga, quitte aussi le bateau. 2016, Joseph Kabila tente des négociations, d’abord avec l’UDPS, puis avec toute l’opposition en général. Cela débouchera finalement sur l’Accord de la Saint Sylvestre qui permet in extremis à Joseph Kabila de « glisser » au-delà de son second et dernier mandat.

Croyant avoir définitivement rebondi, Joseph Kabila saborde l’Accord et ramène tous les pouvoirs à lui. Mais Samy Badibanga et Bruno Tshibala qu’il prend comme Premier Ministre sont vite dévalués au bout de trois mois chacun.

Joseph Kabila se met à dos l’ONU, l’Union Européenne. Un nouveau personnage apparaît dans l’arène politique : Sindika Dokolo. Riche et beau-fils d’Eduardo Dos Santos, il prend des positions de plus en plus radicales face au régime de Joseph Kabila. Le 18 août 2017 à Paris est publié le manifeste citoyen « ESILI » qui regroupe plusieurs forces de la société civile et qui a l’appui de la CENCO, Commission Épiscopale Nationale Congolaise avec comme point de mire, une transition sans Kabila, pour organiser les élections.

Conséquence, panique dans le clan Kabila qui se réunit en catastrophe et déclare subitement se préparer pour les élections. Trop tard. Le dernier prétexte qu’avait Joseph Kabila pour rester au pouvoir, s’envole, à savoir, organiser les élections. Le nouveau mot d’ordre étant : élections oui, mais sans Kabila. Joseph Kabila se retrouve ainsi dépouillé et avec désormais contre lui :

  • Le « Rassemblement »,
  • Le peuple congolais,
  • La société civile et l’église catholique,
  • L’Union Européenne,
  • l’ONU, Sans compter que dans son propre camp,
  • les militaires, les policiers, les agents des services de sécurité ont le moral dans les talons avec la crise économique actuelle.

Que des grèves partout. Tout autant paupérisés que le gros des Congolais, il est peu probable qu’en cas d’affrontement, ils se mettent du côté de Joseph Kabila. Joseph Kabila ayant de moins en moins de solutions pour sa sortie de la scène politique congolaise, l’étau se resserre ainsi contre lui et le rapport de force est désormais en sa défaveur.

Joël nzamps

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