Bernard Koso, Secrétaire particulier du Vice-premier ministre chargé des Affaires Etrangères, Leonard She Okitundu, parce que c’est de lui qu’il s’agit, a été arrêté le dimanche 20 août dernier à l’aéroport de Mbuji Mayi par des éléments de la direction générale de migration(DGM). Alors qu’il s’apprêtait à prendre le vol qui devait le ramener à Kinshasa de retour d’un long périple dans la province du Sankuru, la police aurait trouvé dans ses bagages de milliers de cartes d’électeurs remplies et d’autres documents suspects appartenant à la CENI. Il a été interpelé et se trouverait actuellement à la prison centrale du Chef-lieu de la province du Kasaï Oriental.
Plusieurs versions circulent sur le nombre des cartes d’électeurs trouvées dans les sacs de ce membre du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie(PPRD) et sur les mobiles de cet acte. Certaines font état de 2500 alors que de sources proches du Parquet Général de Mbuji Mayi parlent de 5500 cartes d’électeurs dont 2300 provenant du territoire de Katako-Kombe et 2200 autres provenant de Lusambu. Il revient à la justice de déterminer les véritables raisons de ce forfait mais au stade actuel, il y a des indices qui laissent penser à la tentative de planification de la fraude électorale et du sabotage du processus électoral.
En effet, Bernard Koso avait précédé son chef dans le territoire de Katako-Kombe où ils se sont enrôlés en début de ce mois d’août et mobilisé la population à s’enrôler massivement. Accompagné du Ministre provincial des Finances, lui aussi membre du parti présidentiel, ils ont parcouru les principaux centres et villages de ce territoire sans dire clairement s’ils seront candidats ou non aux prochaines élections législatives nationales et provinciales.
Par ailleurs, avant de regagner la capitale, Léonard She Okitundu et sa délégation sont passés par la ville de Lusambu, Chef-lieu de la province du Sankuru où ils avaient été accueillis chaleureusement par la population, de quoi alimenter des rumeurs sur les difficultés qu’il éprouverait à choisir la circonscription électorale dans laquelle se porter candidat. « A Lusambo il est populaire parce qu’il y a des réalisations qui plaident à sa faveur mais il hésite à cause du tribalisme qui risque de le défavoriser lors du scrutin. Bien qu’étant originaire de Katako-kombe, il sait qu’il a moins de chance de se faire élire devant deux élus nationaux sortants qui restent des véritables leaders ayant des soutiens sur l’ensemble du territoire », explique un de ses proches sous le couvert de l’anonymat.
De là déduire qu’il y aurait de liens entre ses hésitations et l’affaire de cartes d’électeurs trouvées dans les bagages de son secrétaire particulier ? Seule la justice est habilitée à déterminer si le Chef de la diplomatie congolaise a une part de responsabilité dans ce dossier qui risque de diviser davantage les acteurs politiques de la province d’origine du Premier 1er ministre congolais, Patrice Emery Lumumba.
LE PROCESSUS ELECTORAL EN DANGER
En effet, réagissant à cette nouvelle, l’association sans but lucratif dénommée « Jeunes Leaders du Sankuru » exprime son indignation et exige que les enquêtes judiciaires en cours aboutissent vite afin de prévenir de possibles fraudes électorales non seulement à Katako-Kombe mais aussi dans d’autres territoires. « Pendant que les autres se sacrifient pour préparer la bataille électorale, il est regrettable de constater que certains leaders ont choisi la voie de la facilité en préparant la tricherie », a réagi un des responsables de cette structure qui revendique plus de 5000 jeunes issus de tous les territoires du Sankuru.
Contacté, un proche du ministre provincial des Finances crie à une cabale et au colportage politique visant selon lui, à affaiblir le patron de la diplomatie congolaise. « La popularité et les actions de Léonard She Okitundu font peur à certains leaders politiques du Sankuru. Et comme en politique tous les coups bas sont permis, on ne peut pas écarter la possibilité d’un montage grossier contre son collaborateur mais comme les enquêtes sont en cours sur les faits mis en sa charge, nous ne pouvons rien affirmer », dit-il dans un ton serein.
Aux dernières nouvelles, un haut responsable de services d’intelligence au niveau national aurait donné des ordres aux autorités provinciales du Kasaï Oriental pour le transfert de Bernard Koso à Kinshasa. Reste à savoir si ces dernières vont se soumettre ou non. Mais en attendant, il est désormais de notoriété publique qu’il existe des risques de fraudes électorales dans le territoire de Katako-Kombe. Une affaire donc à suivre de près.
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